Classement :
En hommage au cycliste nordiste Jean Stablinski, le vélodrome couvert régional de Roubaix accueillera diverses manifestations. Peut-être même un concept revisité de la formule des « Six jours ».
Forcément, obtenir un nouvel outil, cela donne envie de s’en servir. Le « Stab » ne manquera pas de sollicitation dans un proche avenir. Dernièrement, en marge de son inauguration, on évoquait avec insistance l’organisation des championnats de France 2013. Un an après le rendez-vous manqué de juin dernier. Cette compétition devait déjà avoir lieu à Roubaix. Mais l’enceinte n’avait pas été achevée dans les temps en raison de retard pris dans la pose de la charpente métallique, obligeant alors la Fédération française de cyclisme à se replier sur Bordeaux. Ce n’était qu’un contre-temps.
Une première depuis 25 ans
D’ailleurs, le « Stab », premier vélodrome couvert à être mis en service depuis 25 ans et l’inauguration de Stadium de Bordeaux, a conquis les acteurs de la piste. À commencer par David Lappartient, le président de la Fédération française de cyclisme : « Nous n’allons pas bouder notre plaisir, commente David Lappartient, le président de la Fédération française de cyclisme (FFC). On se réjouit souvent des médailles obtenues par les coureurs français, mais depuis la fermeture du tristement célèbre vélodrome du Vel’d’Hiv, nous attendions depuis fort longtemps un tel équipement ».
Bourges (2013), Saint-Quentin-en-Yvelines (2013) et Lorient (2015) suivront bientôt. « Cette série de vélodromes couverts résulte d’une politique ambitieuse pour faire évoluer la pratique de la piste, poursuit David Lappartient, les Championnats du Monde se déroulent désormais en mars, il est donc important que nos coureurs puissent s’entraîner l’hiver. Mais il s’agit aussi d’une enceinte ouverte à tous qui permettra la rencontre de tous les publics ». Voilà une véritable opération séduction auprès du plus grand nombre comme le rappelle Isabelle Gautheron, la directrice technique nationale :
« La multiplication des vélodromes peut inciter les gens à s’essayer à la piste. Il peut y avoir un effet licence, mais le vélodrome est avant tout un outil. On attend une redynamisation des écoles de cyclisme, que des organisations se développent ». Et pourquoi pas les « Six jours de Roubaix » ? « Rien n’est impossible dans l’organisation. On peut faire des championnats d’Europe, des Mondiaux, des 6 jours, des Grand Prix de vitesse, des rencontres de poursuite. Il s’agit d’abord d’une question de volonté des gens qui gèrent le Vélodrome », affirme Isabelle Gautheron.
Patrick Kanner, le président du conseil général, comme Daniel Percheron, son homologue de la Région, trouvent en tout cas cette idée fort séduisante. « Les Six jours, c’est la fête du cyclisme sur piste, mais c’est une grosse organisation », argue le premier. En France, une telle manifestation ne subsiste plus qu’à Grenoble. « Ce n’est pas évident à organiser, mais c’est une bonne chose pour associer l’ensemble des disciplines de la piste (Ndlr : sprint, endurance, omnium, poursuite, américaine, keirin) », estime David Lappartient, confiant dans « le savoir-faire régional pour accompagner ce projet ».
Changer le concept
Mais le concept initial des « Six jours » est aujourd’hui désuet. « Il faut rendre le spectacle attractif, reprend la DTN française. Ce qui avait été en désaccord avec les 6 jours, c’est que c’était très long. Il y a eu une période où c’était très arrangé aussi. Les gens n’adhéraient plus à ce spectacle. Les 6 jours, ça peut vivre comme c’est le cas en Belgique, en Allemagne, au Danemark, il faut juste le mettre au goût du jour, qu’il corresponde aux attentes du public d’aujourd’hui. Pour faire venir des jeunes, il faut aussi associer le sport et le spectacle ». Hier (samedi), Grégory Baugé, champion du monde de la vitesse, ou bien encore Kevin Sireau, médaillé d’argent aux JO en vitesse par équipe, ont livré un avant-goût des frissons que cela pourrait procurer.
Rencontre avec Jean-Claude Canone, Président du VC Roubaix-Lille Métropole :
Propos recueillis par Arnaud Papin
Echo du Vélo : "Jean-Charles Canonne, que représente cette journée si particulière pour vous ?"
Jean-Claude Canone : "C’est un événement très important pour nous mais également pour la région, le comité Nord Pas-de-Calais de cyclisme et pour l’ensemble des clubs de notre région. Cet outil a été très attendu et aujourd’hui, nous l’avons à disposition".
Echo du Vélo : "Vous évoquiez ce vélodrome depuis bien longtemps..."
Jean-Claude Canone : "Effectivement, voilà plus de 40 ans que nous évoquions cette construction. Maintenant l’outil est à notre disposition, c’est bien. Le matériel est de très haut niveau, de qualité exemplaire. En même temps, c’était urgent et même indispensable. Le niveau du cyclisme dans le Nord Pas-de-Calais a baissé par manque de moyens et d’outils ces dernières années. La France récolte beaucoup de médailles avec la piste sur la scène internationale, mais il faut admettre que les outils étaient limités par rapport aux Anglais notamment, ce genre d’installation va nous permettre de nous rapprocher d’eux".
Echo du Vélo : "Justement, comment jugez-vous le vélodrome de Roubaix par rapport aux installations anglaises ou même européennes ?"
Jean-Claude Canone : "Notre vélodrome a une piste aux normes internationales, la nature des matériaux utilisés est top. Aujourd’hui, je pense que nous pouvons considérer notre outil comme l’un des plus beaux d’Europe, sinon le plus beau ; les spécialistes et les pistards, anciens comme actuels, le pensent. Nous n’aurions pas pu espérer mieux au jour. En plus d’être moderne, le vélodrome est bien intégré dans son environnement. Il n’est pas loin de la Belgique ni de la zone commerciale de Roubaix, l’endroit est facilement identifiable et à côté de l’ancien vélodrome, lieu emblématique de Paris-Roubaix, connu par tous les amateurs de cyclisme".
Echo du Vélo : "Le vélodrome ne sera pas le seul joyau de votre nouveau complexe..."
Jean-Claude Canone : "Il faut aussi souligner que nous n’aurons pas que la piste, nous aurons également un terrain de BMX, ce qui veut dire que de nouveaux licenciés viendront s’inscrire à Roubaix. Chaque année, nous assistons à une décroissance du nombre de licenciés. Avec le BMX, un nouveau public sera touché, nous misons sur 100, voire 150 licenciés de plus. Les jeunes peuvent démarrer par cette discipline en plein essor avant de se mettre à la piste ou à la route. La piste de BMX pourra nous servir pour détecter de nouveaux jeunes talents. Nous voulons susciter de nouvelles vocations".
Echo du Vélo : "Votre club, le RLM, ne sera pas résident au vélodrome ; comment la gestion de ce nouvel outil va-t-elle s’organiser ?"
Jean-Claude Canone : "La gestion sera faite par un directeur et un directeur adjoint de renom, puisque Arnaud Tournant occupera ce poste. Nous avons défini ensemble les périodes affectées aux uns et aux autres. Le RLM n’a pas besoin d’occuper le vélodrome à temps plein, mais celui-ci doit être utilisé au maximum. Il y aura des créneaux pour les écoles et même pour des personnes qui souhaitent prendre un abonnement à l’année. Le vélodrome sera ouvert de 8h à 22h et cela 6 jours sur 7. Bien sûr, il nous servira pour l’école de cyclisme, pour différents stages avec l’équipe professionnelle, notamment en hiver, en cas de mauvais temps ça sera très important".
Echo du Vélo : "Vous parlez d’un abonnement à l’année, comment adhérer au vélodrome ?"
Jean-Claude Canone : "C’est très simple, une cotisation d’une centaine d’euros sera demandée et les adhérents pourront y avoir accès lors des créneaux qui leur seront réservés (qui ne sont pas encore définis pour le moment)".
Echo du Vélo : "Enfin, avec un tel outil, avez-vous déjà planifié ou même prévu des manifestations importantes ?"
Jean-Claude Canone : "Nous recevrons les championnats de France au mois de février, ensuite rien n’est fixé mais nous pouvons très bien imaginer la création de « 6 jours » ou même d’un Omnium si nous avons du soutien..."
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